Et si l’évaluation était un moment d’écoute, de valorisation et d’amélioration concrète ?
C’est tout l’enjeu de la méthode de l’accompagné traceur, mise en œuvre dans le cadre de l’évaluation HAS des ESSMS. Loin d’être un simple exercice de conformité, cette démarche place la personne accompagnée au centre et donne à voir la qualité réelle de l’accompagnement. À travers un exemple vécu en établissement, découvrons ensemble les apports de cette méthode, aussi bien pour les professionnels que pour les usagers.
Une journée ordinaire… qui devient un moment d’apprentissage collectif
Il est 9h30 dans ce foyer de vie accueillant des adultes en situation de handicap. L’équipe est prête à vivre son premier accompagné traceur. Le résident choisi, Thierry, a été informé en toute simplicité.
« On m’a expliqué qu’on allait me poser des questions sur comment on m’aide au quotidien, pour voir si ça me va, si on pourrait mieux faire. Je n’étais pas stressé. Je trouvais ça bien qu’on me demande mon avis. »
C’est Julie, éducatrice spécialisée, qui répondra ensuite aux évaluateurs concernant l’accompagnement de Thierry.
L’objectif n’est pas de juger un professionnel ou une pratique à un instant donné. C’est de comprendre comment l’accompagnement s’organise dans le temps, en lien avec le projet personnalisé, les attentes de la personne et le travail d’équipe.
Pendant l’entretien, Julie confie :
« J’ai réalisé qu’on connaissait bien Thierry, mais qu’on avait peut-être pris certaines habitudes sans toujours se redemander si elles lui convenaient encore. Par exemple, on l’inscrivait automatiquement à l’atelier cuisine alors qu’il avait envie d’essayer autre chose. »
Des bénéfices pour tous : valorisation, prise de recul et implication
Ce qui ressort le plus souvent après un accompagné traceur ? La richesse des échanges. Professionnels et usagers soulignent l’importance de se poser ensemble, de prendre du recul sur des gestes devenus routiniers, et de redonner du sens.
Pour Thierry, c’est simple :
« Ça m’a fait plaisir. Je me suis senti écouté. Et maintenant, je vais aller au jardinage mercredi. »
Côté équipe, Julie partage un sentiment répandu :
« Ça m’a rassurée. Ce n’était pas un piège. Au contraire, on a pris conscience de ce qu’on faisait bien, et des petits ajustements possibles. »
L’accompagné traceur, un levier d’amélioration continue
Cet exemple montre comment, au-delà de l’évaluation formelle, la méthode de l’accompagné traceur peut devenir un outil de transformation positive, en s’appuyant sur ce qui se vit au quotidien. Elle met en lumière la qualité relationnelle, la cohérence des pratiques et la capacité des équipes à s’adapter, toujours au service du projet de vie de la personne accompagnée.